Je pensais que le blues, le vrai, celui qui répartit les frissons tout le long du corps, était mort avec John Lee Hooker et Muddy Waters.
Je craignais que l’âme et les racines de la musique noire, ne soient définitivement noyés sous les flots du rap actuel, de ses excès d’ors et de heurts.
Et puis j’ai entendu Keb Mo…
Kevin Moore est né à Los Angeles en 1951, de parents issus du Deep South des Etats-Unis.
Dans la tradition des bluesmen qui l’ont précédé, de Mc Kinley Morganfield (Muddy Waters) à Henry St Clair Fredericks (Taj Mahal), le jeune chanteur et guitariste de blues a très tôt choisi son nom de scène, Keb Mo, celui qui le révéla au public avec son premier album éponyme en 1994.Keb Mo, à lui seul, est un lien entre le blues des origines, et sa forme moderne, ouverte à d’autres influences comme celle de la pop, du rock folk, et du jazz.
Ses sonorités uniques, doivent finalement autant à des influences comme celles de ses amis de longue date, plus folk, Bonnie Raitts et Jackson Browne, qu’à celles du « Godfather » du blues, Robert Johnson.Son dernier album, Suitcase, sorti en 2006, est un impressionnant recueil de ballades, de sonorités country blues, et d’odes à l’amour.
Il a été enregistré au studio mythique Shangri-La, à Malibu, où sont déjà passés des légendes comme Bob Dylan, Eric Clapton, Neil Young, Johnny Cash…Keb Mo a remporté plusieurs Grammy Awards pour le meilleur album blues.
Le blues, comme le gospel, comme la soul, sont des musiques qui extirpent les émotions enfouies et les recyclent en ondes positives.
Elles font appel à l’âme, et murmurent des évidences oubliées.
Que la douleur s’apaise.
Que les sourires peuvent se chanter.
Keb Mo est un immense artiste, déjà une légende.
le blue est plus que vivant.keb mo est le blue personnifier
Le blues est sans nul doute le principe universel de toutes manifestations.
Le blues est une arcane métaphysique.
Le blues est un éclair qui illumine nos joies et nos peines.
Quelques hérésies au hasard : « le blues c’est toujours pareil », « le blues c’est mou », « bon… on peut changer de chaîne ! », « je comprends rien quand il pleurniche », « quand c’est que ça commence vraiment ? », etc.
Bel hommage à Keb Mo.
Merci Elisabethh
Gillou